Komori Nagamine - [LADY BOO] - || I Say Yay, You Say Boo!

On raconte bien des choses sur les origines de la demoiselle. Certains affirment que, suite à l’utilisation d’un alter maléfique, quelqu’un aurait donné vie à une poupée rafistolée et abandonnée dans un vieux grenier. Pour d’autres, elle serait née en pièces détachées et il aurait fallu recoudre le nouveau-né, ce qui expliquerait pourquoi elle est ainsi recouverte de coutures. Qui dit vrai? Personne ne le sait, pas même la principale intéressée. Aussi loin qu’elle se souvienne, Komori a toujours vécu dans cet orphelinat miteux qui avait tout d’un manoir hanté. C’est d’ailleurs le personnel de l’établissement qui l’ont baptisé : Komori, parce que ses piaillements aigus ressemblaient étrangement à ceux des chauve-souris qui avaient élu domicile dans le sous-toit. Et puis les chauve-souris sont de petites bêtes effrayantes, tout comme elle. On lui donne un nom de famille choisi aléatoirement, juste pour faciliter le remplissage des papiers en cas d’adoption. Pourtant, les années passent, et personne ne demande à remplir les documents. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé.

Chaque fois qu’un couple vient visiter l’orphelinat, Komori va brosser ses longs cheveux bleutés, enfile sa plus jolie robe et fait tout ce qu’elle peut pour charmer. Battre des cils, faire de beaux sourires, montrer comment elle sait bien lire et écrire, comment elle sait se tenir. Mais chaque fois qu’un adulte pose un regard sur elle, elle ressent toute l’horreur qui l'habite, le frisson de terreur qui danse le long de son échine lorsque les yeux passent de couture en couture. “Personne ne veut de toi. Personne ne t’adoptera.” Ces phrases, elle les a entendues trop souvent. Et pourtant, petite poupée mal-aimée continue de bercer ses rêves de trouver une famille aimante en lisant les quelques livres à sa disposition, tous des contes de fées mettant en vedette de somptueux châteaux, de jolies princesses et des princes charmants.

Elle est âgée de 9 ans lorsque de nouveaux pensionnaires arrivent à l’orphelinat : les Igarashi, deux sœurs et un frère. Les premiers contacts sont difficiles, car sa propension à faire sursauter, crier et pleurer se manifeste de bien belle manière face aux enfants aux cheveux roses. Toutefois, Yuu, l’aînée, comprend assez rapidement que la fillette ne cherche qu’à jouer et à obtenir un peu de chaleur humaine. Les deux gamines se rapprochent et, de fil en aiguille, les deux plus jeunes s’attachent également à elle. Finalement, Komori s'accroche à la fratrie, devenant leur sœur d’adoption. Les années passent, et comme les adoptions se font toujours attendre, la petite épouvantail a bien l’impression qu’ils vont finir ensemble pour le restant de leurs jours à l’orphelinat. Cette image est néanmoins brisée lorsque Yuu vient lui annoncer qu’elle, Mitsuki et Sakura quittent l’orphelinat. Son petit monde s’effondre, mais elle est bien déterminée à retrouver sa nouvelle famille.

Après avoir passé près de deux ans seule à l’orphelinat, fuyant les potentiels adoptants en se cachant sous son lit ou dans son placard, Komori, qui correspond toujours avec sa meilleure amie, annonce aux dirigeants de l’orphelinat qu’elle s’en va à son tour pour devenir une héroïne, la poitrine gonflée de fierté. Les adultes se moquent de l’adolescente et lui répétent pour une énième fois : “Personne n’a jamais voulu de toi, et personne ne voudra de toi.” Ils souhaitaient peut-être qu’elle devienne une employée; malheureusement pour eux, elle ne se laisse pas démotiver et fait tout de même ses bagages, rassemblant ses livres et le peu d’affaires qu’elle a. Passant la porte sans se retourner, elle se dirige vers la grande ville, là où Yuu l’attend. Cette dernière l’accueille chez elle, l’hébergeant pendant quelque temps.

Rapidement, Komori décroche un boulot de comédienne de l’horreur dans un parc d’attractions. Son rôle : faire peur aux clients qui s’aventurent dans la maison hantée. Compte tenu de son alter, son job est une véritable source d’énergie et de sérotonine, et elle se sent revivre. Certes, ce n’est pas le boulot le plus glamour, mais Komori s’amuse bien et est assez bien payée. Pendant un an, elle met de l’argent de côté et, avec l’aide financière de Yuu, arrive à se payer des études à Yuei. Elle passe les examens, les réussit et est admise dans la filière héroïque, dans la classe B. Tout en suivant ses cours avec sérieux, elle continue de travailler à temps partiel au parc d’attractions. Durant cette période, elle apprend à parfaire ses techniques et s’entraîne en arts martiaux, notamment pour maîtriser le maniement du bô (ou, dans son cas, son balai).

Diplôme en poche, elle est embauchée au sein d’une agence professionnelle sous les bons conseils de ses professeurs, entraîneurs et mentors, évitant ainsi que des gens mal intentionnés utilisent son alter à mauvais escient. On l’envoie de plus en plus sur le terrain, et on lui fait faire quelques photoshoots. Sa popularité grandissante lui rapporte encore plus d’argent, jusqu’à ce qu’elle en ait suffisamment pour déménager dans son propre appartement. Aujourd’hui, elle continue de verser de l’argent à Yuu pour rembourser sa dette envers elle, et d’en mettre de côté pour pouvoir éventuellement mettre sur pied sa propre agence héroïque spécialisée.