Depuis aussi loin qu’il se souvienne, la médiocrité n’était pas une option pour Shoto Todoroki. On ne cessait de lui répéter qu’il était destiné à de grandes choses, et qu’il avait été mis au monde pour un jour devenir le meilleur héros qui soit, détrônant par le fait même All Might. C’est ainsi qu’on l’avait élevé, et il n’avait rien eu d’étonnant dans le fait que sa candidature à U.A. avait été recommandée. Aucune surprise non plus lorsqu’il se classa dans le haut de la liste lors de son examen d’admission. Il n’était toutefois pas arrivé premier, la plus haute marche du podium lui échappant de très peu. Si plusieurs auraient été satisfaits de pareils résultats, ce n’était pas le cas de Shoto. Cette défaite lui avait laissé un arrière-goût des plus déplaisants dans la bouche, et cette déception jetait une ombre sur son entrée dans la classe la plus forte de la filière héroïque.
Pendant les cours, l’adolescent restait bien souvent à l’écart de ses camarades. Il les observait de loin, attentivement, notant mentalement certains détails sur leurs capacités et leur puissance respective. Lorsqu’il fallait utiliser son Alter pendant les leçons pratiques, il s’appliquait à démontrer qu’il possédait l’un des Alters les plus impressionnants, et qu’il ne fallait surtout pas le prendre à la légère. Il n’était certes pas aussi bruyant que certains, ni aussi particulier, d’ailleurs, mais il savait faire passer ses messages : je ne suis pas ici pour rigoler, ne me prenez pas à la légère, je n’aurai aucune pitié et je n’hésiterai pas à vous écraser pour parvenir à mes fins.
Sur l’échelle de la popularité, Shoto stagnait tout en bas et ça ne le dérangeait pas le moins du monde. Les études n’étaient pas faites pour socialiser et se faire des amis. Il était souvent seul, et ce jour-là ne faisait pas exception. Les mains chargées d’un plateau-repas bien rempli, il essayait de se trouver un coin tranquille, préférablement un peu à l’écart, pour pouvoir manger en paix. Malheureusement pour lui, la cafétéria était bien bondée à cette heure-ci, et la plupart des tables étaient déjà occupées. Un peu embêté, il balaya de nouveau la salle du regard, celui-ci attiré par une longue chevelure nacrée qui lui rappelait celle de sa mère. Il se rapprocha un peu, et il n’eut plus aucun doute sur l’identité de la personne : Fubuki Himura, brillante élève de la classe 2-A, et nulle autre que sa cousine.
Ils n’étaient pas particulièrement proches. En fait, ils ne se connaissaient pas vraiment. Ils se voyaient ponctuellement, lorsque la famille Himura se réunissait. Elle semblait avoir eu plus de chance que lui, car personne ne semblait réclamer la place en face d’elle. Tant qu’à être assis avec des inconnus, Shoto préférait de loin la compagnie d’une personne minimalement familière, et il ne se sentait pas de se joindre au reste de la classe 1-A. Il marcha alors jusqu’à la table, s’arrêtant juste devant.
« Bonjour, Fubuki », salua-t-il poliment, inclinant même un peu la tête. « Est-ce que je peux m’asseoir avec toi? »
Il ne se permis pas de déposer son plateau, pas encore. Elle pouvait toujours dire non; les liens familiaux ne l’obligeaient à rien, il le savait très bien. Elle préférait peut-être rester seule, et il comprendrait parfaitement.
Passeport Nom de Super: Moufubuki Alignement: Héros Métier: Étudiant à Yuei Alter: Cryokinésie
Fubuki Himura
Étudiant(e) - Filière héroïque - Classe 2.A
Anniversaire : 22 décembreLocalisation : MusutafuAge : 17 ans
Dim 24 Sep 2023 - 23:50
D'aussi loin qu’elle se souvienne, la médiocrité n'avait jamais été une option pour Fubuki Himura. Elle était fille unique, mais cadette de deux grands frères qui avaient eux aussi connu cette règle. On aurait pu croire que marcher sur leur trace aurait été une valeur sûre. Pas selon les parents de Fubuki. On lui avait souvent rappelé que son frère Koutei [32 ans] avait déjà eu des 100% en mathématiques avant elle et que son frère Tousei [28 ans] avait été capitaine de son club de baseball. On s'attendait à ce qu'elle fasse mieux qu'eux si elle voulait qu'on la félicite. Simplement réussir n'était pas suffisant. Ils avaient fixé la barre de la normalité très haute pour elle. Toutefois, Fubuki y était habituée. Elle n'avait jamais eu de "B" sur un test. Elle n'avait jamais été réprimandé par un professeur. Elle n'avait jamais répondu impoliment à un adulte. Elle était toujours assise convenablement pour une jeune fille. Elle s'impliquait dans ses études et dans toutes ses activités parascolaires. Avant de choisir son lycée, elle avait dû se poser la question cruciale : Comment devenir meilleure qu'un chirurgien et un directeur général ? Koutei sauvait des vies tous les jours et Tousei était au sommet d'une compagnie qui faisait beaucoup d'argent... Comment pouvait-elle prouver à ses parents qu'elle aussi était exceptionnelle ? Lorsqu'elle avait annoncé à ses parents qu'elle avait décidé de devenir Héro, ils ne l'avaient pas félicité ou encouragé. Lorsqu'elle avait été acceptée dans le meilleure lycée pour sa filière, ils avaient critiqué son choix simplement parce que cela n'avait pas été leur choix.
Fubuki avait été soulagé que l’une de ses tantes accepte de l’héberger le temps de ses études. S’éloigner de ses parents lui avait fait du bien. Elle pouvait parler avec sa tante sans avoir l’impression qu’elle devait constamment rappeler qu’elle avait réussi quelque chose. Fubuki était désormais en deuxième année. Ses notes académiques étaient parfaites. Elle faisait partie du conseil étudiant et était une candidate sérieuse à la succession du titre de président des élèves. Elle était connue parmi les élèves de tous les niveaux et filières.
Pourtant, elle dînait seule encore ce midi. Des filles l’avaient invitées à se joindre à elles, mais Fubuki avait refusé préférant réviser son cours de la veille une fois son repas terminé. Exceller académiquement demandait des efforts. Même si sa tante l’encourageait à profiter de sa jeunesse en se détendant avec d’autres filles de son âge, Fubuki trouvait qu’il s’agissait que d’une nouvelle exigence sur ses épaules. Où était-elle censée trouver le temps d’avoir des amies pour parler des sujets futiles comme les garçons de leur classe ? Fubuki avait toujours bien vécu le stress jusqu’à présent, mais ces dernières semaines… Elle avait été confrontée à des commentaires qui l'avaient perturbé. À son âge, on s’inquiétait qu’elle ne sorte pas plus ou même qu’elle n’ait pas un copain. Et puis quoi encore ?
Fubuki soupira avant de prendre une nouvelle bouchée de son repas. Une ombre passa devant elle et s’arrêta. Elle releva la tête vers la personne qui lui faisait désormais face. Son cousin la salua avant de lui demander la permission pour s'asseoir avec elle.
- Bien sur…
Répondit-elle un peu surprise de le voir. Elle déplaça son manuel qu’elle prévoyait lire plus tard pour laisser plus de place à Shoto.
- Ça se passe bien pour toi ? Tu t’adaptes bien à ta nouvelle vie scolaire ?
Demanda-t-elle amicalement à son cousin. Une sourire habillait son visage. Elle avait chassé ses pensées pour l’instant. Elle devait bien paraître devant lui. Elle ne pouvait pas se permettre qu’il se plaigne d’elle à son père… Pas à son oncle qui pouvait appeler ses parents. Pas à Endeavor, son héros.
Passeport Nom de Super: Shoto Alignement: Héros Métier: Étudiant à Yuei - Filière héroïque - Première année - Classe 1-A Alter: Glace et feu
Shoto Todoroki
Étudiant(e) - Filière héroïque - Classe 1.A
Anniversaire : 11 janvierLocalisation : U.A.Age : 15 ans
Assez soulagé de ne pas avoir à faire un autre tour complet de la cafétéria en quête d’une place libre, Shoto attendit patiemment que sa cousine libère l’espace nécessaire sur la table avant d’y déposer son plateau et de prendre place face à elle.
« Merci. »
Couverts en main et emballage fraîchement ouverts, une première bouchée enfournée, Shoto leva les yeux vers Fubuki lorsqu’elle lui posa ses questions, qui eurent le mérite de le surprendre. Les deux cousins avaient des tempéraments similaires : calmes, composés, sérieux, n’ouvrant la bouche que lorsqu’il était nécessaire de le faire. S’attendait-il à manger en silence, chacun plongé de leur côté dans leur lecture respective? Possiblement. Il ne s’attendait pas à ce que sa cousine porte un intérêt quelconque pour son parcours académique. Mais cela lui fait plaisir.
« Ça va. Je n’ai pas trop de difficultés, que ce soit pour la théorie ou la pratique », répondit-il sur un ton plutôt détaché, prenant ensuite une gorgée d’eau pétillante.
Évidemment, il n’allait pas lui révéler que les difficultés relevaient du domaine social. Pour celui qui avait été tenu à l’écart de sa propre fratrie jusqu’à tout récemment, gagner la sympathie des gens et se lier d’amitié avec eux n’avait rien de bien naturel. Bon, il faut dire qu’il ne faisait aucun effort pour y parvenir non plus. La solitude lui allait bien au teint, et s’il devait vivre ainsi pour le reste de sa vie, eh bien soit. D’ailleurs, il avait horreur du papotage qui ne menait à rien, juste pour le principe de combler le silence et éviter que celui-ci devienne gênant.
« Et toi, comment vas-tu? La deuxième année est-elle aussi exigeante que la première? Ou plus encore? »
Si d’ordinaire il aurait laissé la conversation mourir sans aucune pitié, devant Fubuki, il se devait de fournir des efforts pour l’alimenter. D’abord, parce qu’elle faisait partie de sa famille et qu’il aurait été bien mal vu de sa part de simplement l’ignorer. Ensuite, parce qu’il était curieux de savoir comment le passage de la première année – celle où tous essayaient de faire leur preuve et se bousculaient dans la hiérarchie – à la deuxième année se déroulait. Il venait tout juste d’arriver à U.A., mais il voulait savoir à quoi s’attendre pour continuer de rester dans le haut de la liste.